Le dernier monde, de Cécile Minard
Publié le 6 Mars 2007
Acheté sur les conseils de Télérama et des libraires... je suis un peu déçu.
Jaume Roiq Stevens est cosmonaute et refuse d'obéir à l'ordre d'évacuation de la station orbitale. Quand il redescend sur Terre, aucune trace d'être humain. Toutes les infrastructures (routes,
villes...) sont en place, mais les humains semblent avoir fondu dans leurs vêtements. Les véhicules qui fonctionnaient se sont écrasés contre les obstacles les plus proches, les animaux
reprennent leurs droits.
Page 113. Notre héros se rend à l'évidence. Pour survivre, il va falloir se créer des compagnons imaginaires.
Les quatre cent pages suivantes changent de narrateurs en fonction des personnages créés par Jaume, et l'on parcourt la planète entière (les deux côtes américaines, l'Asie centrale, l'Inde,
l'Afrique, l'Amérique latine, et pour finir Paris) avec ce "héros", qui s'occupe comme il peut. Par exemple en dirigeant des milliers de porcs à travers l'Asie centrale pour "nettoyer" les
villes. Ou en attaquant les barrages au missile, pour "libérer" les fleuves.
Mais l'auteur ne peut s'empêcher de donner des centaines de noms, des dizaines de légendes et traces de civilisations perdues, qui ne sont pas accessibles au commun des lecteurs (moi par
exemple). Les "amis imaginaires" se multiplient, les références, sûrement pertinentes mais trop sophistiquées, finissent par encombrer le récit. Après l'atterrissage de Jaume, j'aurais souhaité
un deuxième "atterissage" suite à toutes ces pérégrinations. Et j'ai attendu en vain. D'où la déception.
Changement de style, j'ai demandé au libraire un "petit polar, pas prise de tête, pourquoi pas dans le style romans historiques que j'aime bien". Il m'a proposé, entre autres, L'affaire Raphaël, de I. Pears. Ca servira de transition avec Extrêmement fort et incroyablement près, de J. S. Foer.