Récit d'une évasion (ou Un week-end à Dublin)
Publié le 24 Février 2009
A la Jacobine, nous avions comploté. L'objectif ? Rejoindre une exilée
volontaire en organisant une évasion
collective (et bien entendu secrète). Deux mois après, le compte des évadés n'y est pas, mais le
complot n'est éventé que quand il est trop tard... Méfiez-vous des réseaux sociaux si vous planifiez une surprise ! ;)
Bref, vendredi soir, absolument au bout du rouleau (les semaines au boulot ont de quoi faire perdre le sommeil à un paresseux, c'est dire), et après m'être muni d'une lampe de poche - qui se
révèlera bien inutile -, je retrouve la fée à la Gare du Nord, direction Roissy. Comme nous sommes en avance, et un peu fous, on s'amuse à faire demi-tour après la douane, histoire d'enregistrer un shampoing. Un tour de terminal plus tard et quelques grains de riz
avalés, nous voilà dans l'avion, à faire un test de Cosmo sur le bonheur. Le steward est un cliché de l'Irlandais pas roux (tout le reste y était). Après
un rab' de sandwich, nous nous posons sans histoire à Dublin.
Contrairement aux médisances de la miss, le réseau de bus est au point (bon, hormis le(s) changement(s) de conducteur durant le trajet vers le
centre-ville, et l'absence de distributeur de Guinness dans le bus). Pas moyen de doubler un groupe de Hollandaises avant de checker à
l'auberge de jeunesse, mais bon l'essentiel est sauf, on peut se poser dans un pub, et apprécier la Guinness avant que le pub ne ferme (1h du matin, un vendredi... bizarre, comme pays !).
On passera sur l'auberge où il faut changer de bâtiment pour accéder aux sanitaires pour se concentrer sur la suite des événements, vraiment très agréable: breakfast avec bacon,
scrambled eggs, muffin... Puis balade autour de la Liffey River, du Trinity College. Première pause Starbucks, on a de la correspondance à rédiger. On poursuit par le quartier de Temple Bar sous un soleil digne d'avril (j'ai le chic pour partir en week-end ensoleillé); c'est très vivant, il y a des bouquinistes, le Bad Ass Café, un marché bio, un autre marché absolument adorable
(overpriced, mais comme on peut déguster, ça passe)... Un régal, on se sent très très très loin du quotidien parisien. Allez, on poursuit par une séance photos déjantée au
Dublin Castle, puis une visite (gratuite) de la Chester Beatty Library,
remplie de... vieux livres ! Le paradis, vraiment !
Samedi après-midi, escale au Queen of Tarts, pour un déjeuner excellent. Bien sûr, vu le nom et la carte, la clientèle est ultra bobo et très majoritairement féminine.
On y croise par exemple (et pas complètement par hasard) une expat', qui se doutait de quelque chose. Elle nous rejoint pour le dessert, et on
enchaîne en allant voir les rues commerçantes de la ville. Impressionnant, ces centres de la consommation ! Et ce nombre de restos ! A croire/espérer qu'ils sont tous concentrés dans une seule
zone, tellement il y en a. Après cette dose de matérialisme, retour à des valeurs sûres: les balades sur les rives du Grand Canal en chantant des comptines, en parlant (un peu) sérieusement, en essayant vainement de déplacer un banc, en vérifiant l'immeuble aux balcons rétractables (ou
supposés rétractables), en s'inquiétant du sort d'une sépulture florale...
On finira par déplacer un banc, pas au Bank on College Green, le pub huppé initialement prévu pour la soirée, mais au Doyle's, juste en face du Trinity College. Kilkenny, et bière "light" produite par Guinness (pas terrible mais gratuite) pour les
boissons. Pour le reste de la soirée, et avant l'expulsion de toute la clientèle à 3h, il y aura des cris, des bêtises (beaucoup - et j'y suis pour quelque chose), un film, des private
jokes à la pelle (enfin, au sèche-mains pour être exact)...
Dimanche matin, avec une météo toujours aussi clémente, direction Dun Laoighire (ça se prononce bizarrement, je ne me souviens plus comment) avec le DART, le RER local. Dans cette petite commune de la banlieue dublinoise, qu'allons-nous chercher, vous interrogez-vous. La mer ! Avec
des bateaux qui vont dessus. Comatage ou séance de grand large, c'est selon les versions. Le trio explore la bourgade, tombe sur un marché aussi mignon que ceux de la veille... avec d'ailleurs le
même chocolatier qui nous avait fait dégusté quelque chose le samedi avant que nous achetions des barres énergétiques banane-figue-chocolat. Pour se la jouer cliché, et parce qu'après tout je
n'en avais encore jamais mangé, on arrive à trouver un fish and chips pour le déjeuner. Retour en centre-capitale pour prendre le bus et regagner l'aéroport... Dans l'avion, ma voisine
m'impressionne en terminant la dernière ligne de Ritournelle de la faim, de J.-M.G. Le Clézio au moment précis où le train
d'atterissage touche la piste de Roissy... Si ce n'est pas du rythme de lecture bien calculé, ça !
Malheureusement, quand l'évasion prend fin, le quotidien retrouve son côté déprimant en moins de 24h... Dur...
Plus de photos bientôt (je n'étais pas le photographe officiel et on a dû partager les batteries d'appareil, donc moi je n'ai quasiment aucune
image).