Rendez-vous d'amour dans un pays en guerre, de Luis Sepulveda

Publié le 20 Février 2009


Banlieue lilloise, un dimanche matin de la mi-décembre. Le petit déjeuner d'un week-end bien chargé prend la forme d'un café littéraire. Et non, je ne connais pas la littérature latino-américaine. Mais mes interlocuteurs me pressent d'ajouter quelques auteurs, dont Sepulveda, à ma liste de livres à lire. Quelques semaines plus tard, l'un deux me transmet le recueil de nouvelles Rendez-vous d'amour dans un pays en guerre, que l'autre lui avait prêté. Des nouvelles, c'est 'achement pratique, pour moi qui lis dans le métro (donc pas dans des conditions de disponibilité et de concentration optimales).

Certains textes font deux pages, d'autres près d'une trentaine. Les nouvelles sont organisées en plusieurs parties: Rendez-vous manqués de l'amitié, Rendez-vous manqués avec soi-même, Rendez-vous manqués avec le temps qui passe, Rendez-vous d'amour manqués.

Nous sommes alternativement au Chili (la terre natale de l'auteur), d'autres pays d'Amérique Latine (petite allusion à des événements notamment relatés dans ce film), ou en Europe (Paris, Prague, Hambourg), souvent en compagnie d'une diaspora elle aussi chilienne, argentine, etc. Et, fidèlement au titre du recueil et de ses parties, il s'agit d'histoires de rendez-vous manqués. D'adresses qui disparaissent, d'hôtes absents, de passagers du même train qui n'osent pas à temps, etc. Des histoires terriblement banales, humaines, parfois reliées aux grands noms de ce monde (tant politique, sportif, que littéraire). Ces fragments de vie où tout aurait pu basculer sont dépeints avec une grande efficacité (brièveté mais précision) par l'auteur, un observateur de tels rendez-vous, sûrement bien plus fréquents qu'on veut bien se l'avouer. Parce qu'un rendez-vous manqué, c'est un peu comme un café qui "a un goût d'échec", pour reprendre l'une des nouvelles.

Couplées aux complaintes folks, déjà bouleversantes, de Natalie Merchant (que j'écoutais donc en lisant la plupart de ces textes), avec un petit fond de mélancolie propre à février, ces nouvelles nous rappellent l'universalité, la banalité, mais aussi le gâchis de ces rendez-vous manqués...




Pour en savoir plus:
L'auteur sur Wikipedia
Et je continue à maudire l'attitude anti-buzz déplorable du groupe La Martinière: pas de lien vers le site éditeur.