La Réserve, de Russell Banks
Publié le 11 Novembre 2009
L'édition "poche" de La Réserve n'aura pas traîné sur les rayons de la librairie: j'avais déjà repéré, Télérama oblige, ce titre lors de sa parution en français en 2008
(aux Etats-Unis l'année précédente), et mon magazine culturel préféré avait signalé il y a quelques semaines cette fameuse édition "poche". Comme je suis devenu un grand amateur de Russell Banks
(L'ange sur le toit, Histoire
de réussir, De beaux lendemains, tous aussi publiés chez Babel), je me suis plongé
rapidement dans le récit. Cette fois-ci, il s'agit d'un roman, même pas composé de plusieurs parties qui pourraient être des nouvelles indépendantes (comme dans De beaux
lendemains).
Nous sommes en 1936. Etat de New-York, dans le prolongement nord-est du massif des Appalaches, la nature est sauvage, majestueuse. Autour d'un lac des Adirondacks, plusieurs chalets et gîtes accueillent les riches New-Yorkais en quête de retour aux sources. La famille du
neurochirurgien (tiens !) Cole reçoit dans son chalet. Arrive un artiste qui réside lui aussi dans les
environs: Jordan Groves. Le peintre fait une entrée remarquée, au moyen de son hydravion. Entre excentriques, on peut se comprendre... La fille du Dr Cole, Vanessa, au comportement déjà très
suivi par la presse à scandales, et Jordan Groves (marié, deux enfants) se regardent, se scrutent, se jaugent. Jordan acceptera d'emmener Vanessa à bord de son hydravion, avant de la laisser
seule sur une autre rive du lac. Le même soir, le Dr Cole meurt... Les deux vont être amenés à se revoir, malgré les préventions. De son côté, la femme de Jordan Groves se fait surprendre par
Vanessa Cole dans les bras d'un guide des Adirondacks...
Entre les épisodes de cette intrigue reviennent des "interludes"; ce sont les nouvelles du front de la Guerre d'Espagne. De tous les pays, des volontaires se joignent à la lutte. Y compris des
intellectuels et des artistes américains, certains avec des talents aéronautiques.
Comme toujours chez Russell Banks, la psychologie des différents protagonistes est très étudiée, très juste. Le décor joue également un rôle important; créer et protéger une réserve, un hâvre de
calme apparent et de "non-pollution", semble illusoire alors que les événements s'emballent. On progresse avec un plaisir croissant dans le roman, parfaitement maîtrisé.
Pour en savoir plus:
- Ce que j'ai déjà lu de Russell Banks: De beaux lendemains - Histoire de réussir - L'ange sur le toit
- L'auteur sur Wikipedia
- Site éditeur