Natalie Merchant à l'Alhambra
Publié le 21 Mai 2010
Elle a déjà une sacrée carrière derrière elle. Son dernier album est sorti il y a quelques semaines, le premier depuis 7 ans ! Mais ça valait le coup d'attendre, car Leave your sleep (c'est le nom du double album) est exceptionnel. L'idée ? Revisiter les textes de poètes britanniques et américains des 19ème et 20ème siècle, autour du thème de l'enfance et de l'éducation. Les moyens ? Des économies mises bout à bout, car les majors n'accrochent pas, mais au final ce sont plus de 100 musiciens qui ont été mobilisés. Le résultat ? Deux grandes heures magnifiques, avec une très grande palette d'atmosphères musicales, et des titres bouleversants.
Natalie Merchant est américaine, et vient rarement en Europe. Elle va enchaîner une série de concerts en Angleterre ces jours-ci. Juste avant, jeudi 20 mai, elle a (heureusement) prévu une (!) date en France. Voilà une bonne idée de cadeau d'anniversaire ! Donc hier, direction l'Alhambra, que je ne connaissais pas encore "en vrai". Le concert étant (logiquement) à guichets fermés, j'arrive à temps pour un strapontin en milieu de salle. Ouf !
Evidemment, la formation est plus réduite que pour l'album: un violoncelle, deux guitares, et Natalie Merchant au chant et à la danse. L'occasion de rappeler la beauté du violoncelle, son timbre quasi-humain, qui contribue aux frissons que je ne peux éviter quand j'écoute Natalie Merchant. Les guitaristes sont aussi très pros et savent bien s'accorder au concert (à d'autres concerts, j'avais alternativement des musiciens pas concernés et des guitaristes-bassistes trop exubérants). Le concert commence par une bonne moitié de Leave your sleep, avec, projetés sur quelques écrans, des photos des poètes et/ou des couvertures de leurs ouvrages. Natalie Merchant la joue "instit" en expliquant chaque titre; c'est bien car je ne suis pas suffisamment habitué à l'anglais pour saisir toutes les paroles des poètes !
Elle aurait pu s'arrêter après cette bonne heure, et d'ailleurs elle fait comme si. Mais à raison d'un concert parisien tous les dix ans, il faut bien "faire plus". Elle nous gâte: Tell yourself, puis Motherland, puis Carnival, puis Break your heart, et encore d'autres de ses succès d'avant 2003... Chair de poule. La voix de Natalie Merchant fatigue un peu vers la fin. Vu le niveau d'émotions transmises, c'est compréhensible... même si cela doit mettre un terme à cette excellente soirée. Vraiment très heureux d'avoir pu vivre un tel concert, qui correspond bien à mes goûts: sobre, plein de sens, agréable, profond, responsable, maîtrisé...
Pour en savoir plus:
- Télérama sur Natalie Merchant: un excellent article en date du 12 avril
- Natalie Merchant: Wikipedia - site officiel - pas sur MySpace
- mon premier billet sur Natalie Merchant
Photo Vincent Lignier pour Télérama