Paupières bleues
Publié le 25 Novembre 2007
Samedi 24
Paris 5, Espace Saint-Michel
PAUPIERES BLEUES
D'Ernesto Contreras (Mexique, 2007)
Mon appréciation: 17/20
Paupières bleues, c'est comme Naissance des Pieuvres. Des images très
maîtrisées, qui disent beaucoup, et qui donnent de grandes espérances sur les seconds films des deux réalisateurs (c'était le premier pour chacun des deux). Une musique un peu électro et
mélancolique, comme le montrent bien les bandes annonces des deux films (il y a aussi des ressemblances dans le graphisme de la bande annonce, c'est dire !). Des dialogues réduits au strict
nécessaire, à la réalité du sujet. Des interprètes tout en retenue, très convaincants. Des histoires de solitudes urbaines, tellement contemporaines et -apparemment- universelles (après une
banlieue française, voilà une ville mexicaine... vive la mondialisation des modes de vie ?). Dans Naissance des pieuvres, trois adolescentes. Dans Paupières
bleues, une jeune femme qui rencontre par hasard un ancien camarade de collège, dont elle semble ne pas garder de grands souvenirs. Il tombe bien, elle cherche quelqu'un pour
l'accompagner dans le voyage à deux qu'elle vient de gagner. Lui aussi est seul, et ne s'en satisfait pas.
J'ai beaucoup aimé ce film (moins traumatisant que celui de la veille !), parce que ces jeunes adultes solitaires me ressemblent
terriblement. L'identification est immédiate. Et comme Ernesto Contrares propose à ses personnages un peu de rêve, tout en gardant les pieds sur terre dans une certaine grisaille (je ne pensais
pas qu'il y avait de telles averses au Mexique, soit dit en passant), il est difficile de ne pas adhérer. Il touche juste. Et il utilise des mises en abymes comme des poupées gigognes (et on
pourrait se servir de son film pour prolonger encore la mise en abyme): c'est habile ! Bravo.
Allez donc voir la bande-annonce (apparemment on ne peut pas l'inclure à un blog...).