L'Orchestre National de France interprète Mahler
Publié le 17 Décembre 2009
Rien à voir avec la ferveur du précédent concert de mon abonnement
Radio France, mais un régal quand même. Au Théâtre du Châtelet, l'Orchestre national de France, dirigé par son chef titulaire Daniele Gatti, avait programmé des extraits d'une série
de Lieder Des Knaben Wunderhorn et la Symphonie n°1 de Gustav Mahler, compositeur allemand de la fin du dix-neuvième siècle
(1860-1911).
Des Knaben
Wunderhorn est donc une série de Lieder, que l'ONF interprète en deux moitiés, la première ce soir et l'autre en juin. Ces pièces pour orchestre avec un chanteur (le baryton
Matthias Goerne, à la voix magnifique et "très chaleureuse" de l'avis de tous) sont inspirées, pour les textes, de légendes allemandes, et côté musical elles s'inscrivent tout à fait dans la
période romantique de la musique classique. Je connaissais Mahler de nom, ce soir j'ai pu apprécié des oeuvres lyriques (pour lesquelles mes à-prioris sont généralement mitigés), même si le
cocktail salle trop chauffée (OK, il neige dehors, mais on n'est pas obligé de chauffer à 25°C non plus) + salle obscure + musique harmonieuse a considérablement alourdi mes paupières durant
cette première partie. Il a fallu lutter, alors que la musique était très belle.
En deuxième partie, la Symphonie n°1 du même Mahler, partition qui n'était d'abord pas destinée à être une symphonie, mais qui apparemment a tellement innové et choqué à
son époque que le compositeur avait dû réduire ses ambitions. L'oeuvre est magnifique, très bien interprétée (c'est la moindre des choses pour l'ONF - même s'il y avait quelques retards au
pupitre du tuba, et de mini-fioritures me semble-t-il), et réserve quelques surprises. Par exemple, le troisième mouvement est une série de variations (que j'ai beaucoup aimé) sur "Frère
Jacques", par différents timbres, différents rythmes, etc. Le finale répond à la loi du genre: impressionnant, quoique manquant un peu d'efficacité (en d'autres termes traînant un peu en
longueur) dans son deuxième tiers.
J'ai été vraiment conquis par ces oeuvres, aux tonalités joyeuses (beaucoup de cuivres claironnants) la plupart du temps, aux timbres chaleureux (le baryton notamment), aux constructions
maîtrisées... Une bonne découverte donc, dans l'esprit d'ailleurs de celles que je recherche en prenant un tel abonnement.
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