Black Swan

Publié le 6 Mars 2011

Samedi 5 mars 2011

Paris 20, MK2 Gambetta

 

BLACK SWAN

De D. Aronofsky (USA, 2010)

 

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TELERAMA

 

Mon appréciation: 6/10

 

La musique de Tchaïkovsky. L'histoire du Lac des Cygnes. Natalie Portman, Mila Kunis (dont le charmant minois avait été aperçu dans Sans Sarah rien ne va notamment), et notre Vincent Cassel national qui fait plus qu'approcher les plus belles femmes du monde... mais encore et surtout Natalie Portman, assurément dans l'un des rôles les plus marquants de sa carrière, passée et à venir. Un ensemble de talents donc pour porter le film, avec la caméra virevoltante du réalisateur.

 

Mais Black Swan m'a fréquemment fait détourner le regard; d'autres spectateurs sur ma rangée se raidissaient aussi visiblement pendant certaines séquences. Parce que le film m'a fait mal, très mal. Déjà que je ne comprends pas la danse et les souffrances infligées pour ce prétexte à des corps humains... Là, j'ai été traumatisé. La violence, physique, psychologique et symbolique, m'a submergé, écrasé (oui, c'est un thriller, sur ce point très réussi). Je supporte toujours très mal les images de corps mutilés. Dans un film de guerre, quelques scènes de torture m'importunent mais, attendues, je fais avec. Dans Black Swan, au nom de l'art et de la beauté, les écrins que sont les corps et les esprits de ces femmes dansant le ballet sont tordus, déchirés, quelque part violés et profanés. Cela m'est insoutenable... Ma (forte) réaction (avec dimension lacrymale) est peut-être également dûe à cette recherche éperdue de la perfection que je comprends tant, cette place impossible à donner au "laisser-aller" au risque de tomber dans la barbarie ou la tragédie, et sûrement à une émotivité un peu plus exacerbée que d'habitude...

 

J'ai essayé de rendre justice au film, plein de qualités... mais je reste sur cette impression de douleur terrible, et je ne suis pas sûr que les images de Black Swan ne vont pas me poursuivre les prochaines nuits...