Shooting dogs

Publié le 17 Mars 2006

Vendredi 17
Lille, Le Métropole

SHOOTING DOGS
De Michael Caton-Jones (GB-ALL, 2005)


FICHE CINEFIL


Mon appréciation: 16/20
Un film qui remue et qui fait réfléchir... Pour ceux qui ont la flemme de voir le synopsys sur Cinéfil, il s'agit d'une fiction basée sur des faits réels, sur le génocide au Rwanda en 1994.

Quelques rectificatifs à partir de ce que j'ai appris en cours:

> Pour faire un génocide de 800 000 victimes en 4 mois (les Nazis, 6 millions en 4 ans avec toute une "infrastructure"), il ne faut pas que des machettes. C'est une vision occidentale de dire que tout ou presque s'est fait à la machette, ça renforce l'exotisme et le côté barbare de la chose, mais c'est irréaliste. Et des armes, ça s'achète... (Cf. Lord of War !)

> Toujours pour arriver à de tels massacres, il ne s'agit pas de l'action d'"extrémistes", mais de gens "normaux" qui ont été plus ou moins forcés à massacrer leurs proches. Le deal était en gros "tu tues ou on te tue". Sinon comment expliquer une telle rapidité dans l'exécution de ce génocide ?

> Pour réagir à un tel massacre, qui suppose une sacrée planification (montrée dans le film), et qui se déroule donc très rapidement, on ne peut rien faire si on n'a rien vu venir: même avec un meilleur mandat, l'ONU (et la France) n'auraient pas été plus utiles si des renforts très massifs n'avaient été prévus (ce n'était pas le cas). Parce que le capitaine belge du film, à la fois très "humain" et très "cruel", n'aurait pas pu faire grand'chose avec des ordres différends. Et s'il ne les respecte pas, il n'a pas de solution de sortie avec un résultat satisfaisant. Donc... Les mécanismes de réaction internationaux sont, et c'est compréhensibles, inaptes à réagir face à une telle situation en temps réel. Il faudrait donc, idéalement, améliorer la prévention, prépositionner/préparer des opérations de maintien/rétablissement de la paix, avoir une justice pénale moins méprisée par les grandes puissances pour être plus dissuasives...

> Sinon ça recommence. Même si les faits ne sont du tout similaires, ça fait trois ans au Darfour que des populations sont soumises aux raids des milices janjaouites. L'Union africaine est trop faible (comme les Belges et Français du film) pour apporter une protection efficace aux civils. L'ONU, en charge du dossier depuis quelques jours, saura-t-elle faire mieux ? Rien n'est moins sûr...

> Grâce à Hôtel Rwanda et ce film, on découvre bien l'horreur de ce génocide, les situations intenables des Occidentaux sur place... Et on se pose des questions, avec une absence de réponses assez déprimante.

Rédigé par davveld

Publié dans #Cinéma

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