No country for old men
Publié le 7 Février 2008
Jeudi 7
Paris 20, MK2 Gambetta
NO COUNTRY FOR OLD MEN
De E. et J. Coen (USA, 2008)
Mon appréciation: 6/10
Un peu comme dans A history of violence, de David Cronenberg, nous voilà dans l'Amérique "profonde", dans des bleds un peu paumés.
Ici, on est dans le Sud, Texas, frontière mexicaine, etc. Des paysages arides, une terre hostile. Très bien filmée. La vie s'annonce rude. Elle l'est. Trafic de drogue, valise bourrée de
dollars... Quand un tueur fou débarque, ça ne s'améliore pas (vous connaissez la figure de style appelée "litote" ? Je viens d'en utiliser une !). Comme dans les films de Cronenberg (A history of violence donc, et aussi Les promesses de l'ombre), on a droit
à des déchainements de violence.
Le critique de Télérama a écrit un texte que je trouve très juste. Pourtant je n'arrive pas à partager son
enthousiasme pour le film. Comme je le disais, les images sont très belles. C'est un vrai plaisir de voir Tommy Lee Jones en shérif qui croyait avoir tout vu et perd progressivement ses
certitudes. Mais je m'interroge. Notre société est-elle vraiment devenue folle à ce point ? J'espère que non. Ce qui doit me troubler aussi, c'est de ne pas pouvoir entrer, un tant soit peu, dans
les "esprits" de ces personnages ultra-violents et dont on n'arrive pas à percer le mode de raisonnement (le décrypter ne signifiant évidemment pas le comprendre, ni éprouver de l'empathie, on en
est à des années-lumières). Bref, les fous restent des hommes extérieurs, et on s'en prend à souhaiter leur disparition, si possible douloureuse. Et ça ne me fait sûrement pas plaisir de mettre à
jour de tels penchants pour la loi du talion.
Finalement, ça fait plein de raisons pour expliquer mon sentiment plutôt mitigé au sortir de la salle !