The Lunchbox

Publié le 16 Décembre 2013

Dimanche 15 décembre
Les Sept Parnassiens, Paris 14

THE LUNCHBOX

De Ritesh Batra (Inde, 2013)

Difficile de parler de Bombay, une ville d'une complexité à la fois inextricable et fascinante. L'un des sujets d'étonnement, c'est ce système hallucinant d'acheminement des "boites-repas", du domicile (où l'épouse la garnit) au lieu de travail (où le conjoint la consomme), jusqu'au domicile, avant la fin de la journée de bureau. Je me rappelle que dans le cadre de Lille 3000 (sous-titré en 2006 Bombaysers de Lille), le phénomène avait été présenté. Dans le film, on nous dit que ce système a aussi été étudié par des scientifiques de Harvard. Infiniment plus efficace que les Postes des pays occidentaux (la Poste française ayant depuis longtemps atteint son pic d'efficience et déclinant continuellement), Bombay parvient à acheminer, aller et retour en moins d'une journée, plusieurs millions de boites, de porte à porte. Sans erreur.

Il faut l'imagination du cinéaste pour glisser un grain de sable dans le mécanisme. Car dans The Lunchbox, sans qu'on sache pourquoi d'ailleurs, la boite préparée par Ila, qui redouble d'efforts et d'innovations gastronomiques pour raviver la flamme chez son mari, cette boite donc est livrée à un employé comptable veuf (nourri d'habitude par un restaurant médiocre), poussé vers la sortie par sa hiérarchie. La boite repart vide, mais quand le mari d'Ila rentre, elle comprend que la livraison n'a pas été effectuée correctement... Néanmoins flattée par le bon goût du comptable, la belle Ila, conseillée par sa voisine, glisse un mot dans la boite. Une correspondance se met alors en place, entre anonymes. Une correspondance polie, qui devient vite existentielle. Le comptable finit par choisir de supporter le jeune qui doit le remplacer; quant à la jeune épouse, elle cherche une façon d'être un peu plus heureuse.

Comédie sentimentale indienne, mais au style plus occidental que la mièvrerie bollywoodienne, The Lunchbox se révèle touchant, tendre, dosant avec subtilité le démonstratif et le suggestif. La pirouette finale est à cet égard un contrepoint brillant avec la conclusion du Casse-tête chinois: sachant que le film indien est qualifié de "feel good movie", le réalisateur semble vouloir dire que l'incertain peut aussi être une source du bonheur... Une réussite poétique.

Affiche

Affiche

Bande annonce VOSTF

Rédigé par davveld

Publié dans #Cinéma

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