Madame Bovary, de Gustave Flaubert

Publié le 3 Juin 2010

14955-0.jpg

 

Madame Bovary fait partie des "classiques" et des oeuvres au programme au collège et au lycée que je n'ai pas eu à lire ou étudier. Quelques amis estimaient ne pas avoir eu cette chance et m'avaient dit s'être beaucoup ennuyé à la lecture du célèbre roman de Flaubert. Je n'avais donc pas trop envie de le lire (!), craignant, comme pour Le rouge et le noir de Stendhal ou Le Père Goriot de Balzac (ces deux-là étudiés ou lus pour les cours, le premier ayant bénéficié d'une seconde chance, plusieurs années plus tard, sans plus de succès) de ne pas aimer, soit des descriptions interminables, soit des personnages auxquels je ne parviens à m'identifier.

 

Mais Madame Bovary traînait sur le rayon de la bibliothèque d'une de mes soeurs et je me suis dit: "je pourrais essayer, quand même". C'est chose faite, et je ne le regrette pas. En effet, sans être le "naturaliste" Zola (que j'apprécie énormément, notamment pour la dimension socio-historique des Rougon-Macquart), Flaubert propose une immersion dans la province française du dix-neuvième siècle, côté petite bourgeoisie, et pose une intrigue somme toute intemporelle, soit un couple qui se marie avant de se connaître réellement (c'était l'usage) et qui, du coup, ne fonctionne pas comme il devrait. Monsieur (Charles) est médecin. Madame (Emma), qui rêve d'Aventure, multiplie les aventures avec un puis des amants. Scandale à l'époque, Flaubert a dû aller défendre son texte en justice.

 

En ce qui me concerne, je ne me suis pas ennuyé et n'ai pas trouvé de longueurs pesantes dans le texte; on se prend d'intérêt, ou de curiosité, pour Charles, Emma et les autres. Certes, ce n'est pas un livre "moderne" où l'on ne peut s'empêcher de passer d'une page à l'autre, d'un chapitre à l'autre, pour lire le roman d'une traite. A travers les notes de l'édition que j'avais (établie par Béatrice Didier pour Le Livre de Poche en 1983), on mesure le travail de Flaubert, son souci documentaire d'une part, et son esprit organisé d'autre part car il n'a pas hésité à supprimer un certain nombre de paragraphes qui ne servaient pas le récit.

 

Je vous déconseille vivement cette édition spécifique: les notes de bas de page sont situées en fin d'ouvrage, leur nombre nuit à la lecture, et leur ton est insupportable ("comme on sait" et autres formules exaspérantes car "jugeant" ce que le lecteur est censé savoir au lieu de l'informer avec neutralité). N'hésitez pas à le lire, mais dans une autre édition avec des notes moins envahissantes ! Un regret, peut-être: sa dimension scandaleuse est nulle en ce début de vingt-et-unième siècle, ce qui enlève un peu de saveur à la lecture ! 

 


 

Pour en savoir plus:

Rédigé par davveld

Publié dans #Livres

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
M
<br /> <br /> Je ne suis jamais arrivée à finir le Rouge et le Noir, je l'avais pourtant au programme en deuxième année de Lettres. <br /> <br /> <br /> J'essayerais de lui donner une nouvelle chance un jour. <br /> <br /> <br /> Puis pour Mme Bovary, tu connais déjà mon avis. :)<br /> <br /> <br /> Pour Balzac, il faudrait que tu essayes Ferragus. Il te plaira peut-être plus. :)<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
D
<br /> <br /> Balzac: j'ai bien donné une seconde chance à Stendhal, il n'y a aucune raison que je ne sois pas aussi généreux avec Balzac. Peut-être cet été...<br /> <br /> <br /> <br />