La retraite aux flambeaux, de Bernard Clavel
Publié le 20 Décembre 2006
Acheté un peu par hasard il y a deux ans, je l'ai relu en début de semaine, entre Le complot contre l'Amérique (Philip Roth), et Le
maître du Haut Château (Philip K. Dick). D'un point de vue "consommateur", c'est une belle arnaque, 14 euros un livre de 160 pages de vingt lignes chacune écrites en police 16 (j'exagère à
peine). Ca se lit en trois allers-retours de métro.
Le pitch ? A quelques heures de l'arrivée des troupes alliées dans un village du Doubs, un cheminot à la retraite et sa femme observent les colonnes d'Allemands en fuite. L'un deux entre chez
eux, à la recherche d'un moyen de locomotion. Notre retraité, Ferdinand, pas mauvais pour deux sous, a du mal à accepter l'idée que le vélo pour lequel il a économisé longtemps lui soit retiré.
Un coup de colère, et voilà notre nazillon ficelé dans la cave de notre petit vieux. Bien embêté d'ailleurs. Que faire ? Le tuer et le cacher ? Se rendre pour éviter des représailles au village ?
Le confier à la Résistance ? Bon j'en dirais pas plus sinon j'aurais raconté tout le bouquin.
Un coup de colère, après des années d'oppression, ça peut arriver à tout le monde. Et même au meilleur des hommes. L'engrenage de la violence est enclenché. C'est un peu le message de Bernard
Clavel ici. Alors, plus d'un demi-siècle après la fin de la guerre, je crois qu'il reste nécessaire de ne pas juger, avec nos critères contemporains et "en situation de paix", ces hommes et ces
femmes. Sans l'éloignement du temps, et malgré les artifices médiatiques, quelle prétention pouvons-nous avoir à donner des conseils à ceux qui vivent au quotidien la guerre ? Finalement, seule
la compassion importe.
L'absurdité de la guerre, une évidence... qu'il n'est pas inutile de rappeler de temps en temps !