Ils mourront tous sauf moi !
Publié le 4 Mai 2009
Dimanche 3 mai
Paris 3, MK2 Beaubourg
ILS MOURRONT TOUS SAUF MOI !
De V. Gaï Guermanika (Russie, 2008)
Mon appréciation: 7/10
Même à Paris, la durée de vie des films en salles est excessivement limitée. Il suffit de ne pas aller au cinéma pendant une dizaine de jours, et plus moyen de voir des films en deuxième ou
troisième semaine d'exploitation à un autre moment que le lundi à 16h ou le mardi à 12h. C'est la mauvaise surprise qui m'attendait à la lecture du programme des cinémas. Tant pis donc pour
Un été italien (vu par la demoiselle) et Sois sage (je voulais revoir
Anaïs Demoustier). Heureusement, j'ai quand même pu voir Ils mourront tous sauf moi
!
Un film sur des adolescentes qui se cherchent, ce n'est pas très nouveau. Première soirée de fin d'année, premiers mecs, premiers shots d'alcool, tensions avec la famille, les profs, les amies...
Oui, ça ressemble à beaucoup d'autres histoires, lues, vues, entendues. Et pourtant. Nous sommes dans une zone urbaine "moyenne" de Russie (ce n'est pas la Sibérie, ce n'est pas non plus le
clinquant de Moscou ou de Saint-Pétersbourg). Janna, Vika et Katia sont en seconde. La proviseure annonce une soirée pour la fin de l'année, toute proche, le soleil est déjà partout. Mais une
potacherie aura des répercussions et menacera même la soirée. Au royaume de la débrouille, où la relative dureté des temps conduit rapidement au "chacun pour soi", aux dépens du moindre soupçon
de romantisme, les obstacles sont surmontés... pour ouvrir, assez douloureusement, sur une réalité et une lucidité qui auraient gagné à être préservés un peu plus. C'est l'histoire éternelle de
l'adolescence, celle où l'on doit faire soi-même des erreurs pour prendre conscience de certaines idées de bon sens.
Ils mourront tous sauf moi ! est filmé nerveusement, caméra à l'épaule, avec une économie d'effets (notamment musicaux), mais avec une certaine tendresse, et une certaine urgence, qui arrive à
saisir ce moment souvent complètement flottant où l'enfance s'achève vraiment. En lisant Télérama, on apprend que la réalisatrice a à peine 25 ans. Ceci explique peut-être cela...