Les multinationales du coeur, de Thierry Pech et Marc-Olivier Padis
Publié le 12 Octobre 2008
Il y a quelques jours, je vous avais parlé d'une rencontre avec des auteurs de La République des Idées, et de quelques achats
effectués à l'occasion de cette manifestation à la librairie. Je viens de terminer l'un d'eux, celui sur les ONG... Lecture achevée au cours d'un week-end de travail, car PRSF (mon employeur) se
réunissait pour une nouvelle étape de réflexion sur son évolution future. Les thématiques ne sont pas les mêmes. Pourtant, je pense que le livre offre des pistes de réflexion particulièrement
prometteuses...
Les multinationales du coeur, sous-titré Les ONG, la politique et le marché, s'intéresse aux très grandes ONG et revisite leurs relations avec,
pour faire simple, le "gouvernemental" et le "lucratif". A priori, dans l'imaiginaire collectif et souvent dans les discours des ONG, il y a des incompatibilités. A priori. Parce qu'en creusant
un peu, les choses ne sont pas si simples.
Plusieurs passages et réflexions m'ont interpellé. Celles du rapport des ONG à la guerre et au droit international. Celles des ONG comme contournement ou comme adversaires des structures
corruptrices et corrompues.
Mais également les questions de légitimité (Etats et grandes organisations peuvent se concurrencer sur le champ de l'intérêt général; les Etats démocratiques sont élus alors que les grandes
organisations n'ont pas cette légitimité structurelle et se réclament d'un universalisme loin d'être indiscutable) et de fragilisation du politique (renforcer la société civile se fait très
souvent aux dépens du renforcement ou d'une modernisation d'une structure étatique... ce qui ne résoud pas le problème de la sphère de l'action publique).
Le livre rappelle que les ONG ont besoin des Etats et du politique (bien sûr, pour des financements, mais également comme "adversaires" ou plutôt comme "alter" permettant d'avoir un "ego") et
vice-versa (les ONG peuvent permettre aux Etats d'influencer des espaces publics qui leur échappait); il en est de même avec les grandes entreprises (l'étiquette "éthique" contre de nouvelles
sources de financement et d'action).
La réflexion est de qualité, les thèmes et arguments très pertinents. J'aurais envie de dire "comme on s'y attend de la part de La République des Idées"... ;)
Pour en savoir plus:
Site de la République des Idées