Un Conte de Noël
Publié le 25 Mai 2008
Dimanche 25 mai
Paris 20, MK2 Gambetta
UN CONTE DE NOEL
De A. Desplechin (France, 2008)
Mon appréciation: 7/10
Dans le Télérama de cette semaine, seulement trois nouveaux films à l'affiche. Trois... Ca doit être la semaine la plus creuse de l'année, parfois on dépasse la douzaine. Parmi eux, un
en compétition à Cannes (mais non primé, donc), et acclamé par le magazine. Un titre, un auteur, une ville, que je ne savais pas comment appréhender. "Un conte de Noël", en mai presque juin,
c'est plus que bizarre. Desplechin, un nom que je catégorise par "a priori" dans les auteurs donc potentiellement très et trop élitiste (de plus, classé "Nouvelle Vague" par Télérama, ce
qui est un repoussoir depuis que j'ai vu Pierrot le Fou, de Godard). Une ville où se déroule l'action, Roubaix, que je
connais bien (forcément, six ans), mais qui peut servir de décor à des histoires plutôt glauques.
Bref. Le conte de Noël passe finalement très bien. Desplechin n'est pas incompréhensible, je lui en veux juste (mais beaucoup) d'avoir ajouté ces effets d'optiques qui s'agrandissent, ces
acteurs qui parlent directement au public, et ces didascalies qui, hormies les dates, ne servent à rien et sont donc exagérées (vraiment, s'il avait pu s'en passer, j'aurais mis 8/10 au film).
Roubaix, avec l'hôpital, le parc Barbieux, la patinoire à Noël devant l'hôtel de ville, le Musée de l'art et de l'industrie André Diligent (aussi appelé La Piscine), mais aussi les rues (on
aperçoit le Colisée rue de l'Epeule, et un bar de la rue des Arts, où j'ai habité). Pas de misérabilisme, pas d'enjolivements exagérés (certains quartiers étant très bourgeois, on peut y trouver
la maison du film).
En plus, le casting, déjà impressionnant sur le papier (Deneuve, Mastroianni, Poupaud, Amalric...) est vraiment excellent. La bande-son, entre oeuvres classiques et très bon hip-hop, est
géniale.
Ne reste que le scénario. Une famille se retrouve pour Noël; la mère vient d'apprendre qu'elle est malade et va mourir prochainement à moins d'une greffe. Les enfants, dont l'aîné est mort à six
ans et dont le souvenir hante les esprits, sont des phénomènes: la deuxième a banni un des frères de la famille cinq ans auparavant; les autres n'ont rien dit. Tous se retrouvent, avec fiancés,
concubins, enfants. Avec leurs souvenirs, leurs addictions. Un cocktail explosif, et pourtant. Alors bien sûr, on ne comprend pas tout. Il y a des mystères, certains qui se résoudront, d'autres
qui demeureront. Il y a du ridicule (on rit, c'est une bonne surprise), quelques longueurs sur les 2h20 du film (certains de mes voisins soupirant d'ailleurs ostensiblement). Et malgré quelques
données assez invraisemblables, on y croit. Vraiment. Encore bravo aux acteurs.