Nous les dieux, de Bernard Werber
Publié le 4 Janvier 2008
C'est la suite de L'empire des anges (lui-même précédé des Thanatonautes, que
je n'ai pas lu), et ce qui devait être la fin d'une trilogie n'est en fait que le premier tome d'une autre trilogie. Une trilogie dans la trilogie, en somme. Faudra pas recommencer, non plus
!
Le premier tome, donc de la trilogie des "Dieux", c'est Nous les dieux - L'île des sortilèges (je suis déjà bien avancé dans le second tome, Le souffle des
dieux, acheté en fin de semaine dernière). Les héros de "L'empire des anges" sont maintenant des élèves-dieux, dans une "Dieu-Academy" version Grèce antique et Olympe. Une
mythologie qui sert à remplir les articles de l'Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu (rien à voir -ou si peu- avec le Dictionnaire Universel et
Unique, au passage...). Une mythologie que je n'ai jamais vraiment apprécié, je trouve ça trop tordu, ces incestes, ces meutres, ces trahisons: je m'y perds et ce n'est pas vraiment
reluisant...
Donc déjà, un bémol. Auquel viennent s'ajouter :
- une empathie moins grande avec les personnages (on a déjà plus de mal à s'identifier à des apprentis-anges qu'à des humains sur Terre, alors, des apprentis-dieux, c'est encore pire);
- des choix narratifs un peu faciles (une promotion d'élèves "français", pour "éviter les problèmes", mais avec Marylin Monroe repêchée quand même, c'est un double manque de sérieux);
- une action qui s'éparpille (d'habitude chez Werber on a un monde 1, un monde 2, et l'Encyclopédie; ici, on a l'île des apprentis-dieux, les anciens protégés des anges sur Terre, les peuples des
apprentis-dieux sur une réplique de la Terre, l'Encyclopédie...)
Alors oui, Bernard Werber sait construire une intrigue, ou surtout entretenir le suspense (la preuve, je n'ai pas tardé pour entamer le second tome). Mais comme il mène aussi plein d'autres
projets (site web, cinéma...), on sent que les pages s'enchaînent plus pour faire durer le suspense plutôt que pour approfondir le regard anthropologique qu'il nous propose d'habitude. Ca reste
agréable à lire, mais pour la première fois, je me surprends à penser que ce sont des livres de Werber que je relirais probablement avec moins de plaisir que le génial Cycle des
Fourmis... et aussi à espérer que ce n'est qu'une parenthèse un peu moins bonne avant de nouveaux chefs d'oeuvre.