Spin, de Robert Charles Wilson

Publié le 15 Septembre 2012

spin.jpgC'est un peu par hasard, en léger manque de science-fiction, que je suis tombé récemment au détour d'un rayonnage de librairie, sur un bandeau indiquant "La suite de Spin". Et la mémoire m'est revenue. Enfin, avant d'attaquer cette suite, je me suis replongé dans Spin, justement, les années ayant passé.

 

Je trouve l'idée de base toujours aussi bonne. Un jour (une nuit), l'humanité découvre qu'en quelques instants, les étoiles a disparu, et le soleil dans le ciel n'est pas le vrai soleil... Une gigantesque bulle entoure la planète Terre, et au-delà de cette bulle, le temps passe beaucoup plus vite; en une journée terrestre, des millions d'années solaires s'écoulent, et notre astre vieillit... Cette bulle, ce Spin, d'où vient-il ? Pourquoi ? Les nouvelles religions, les autorités, la science tâtonnent. Même un voyageur du futur (de Mars, terraformée), ne fournit pas d'explications satisfaisantes. En sursis, l'humanité panique à chaque phénomène inédit pendant que quelques uns prospèrent, comme d'habitude. Adolescents au moment où le Spin apparaît, Tyler et ses amis Diane et Jason incarnent différentes facettes de la réaction des terriens...

 

Maintenant heureux d'attaquer Axis, titre de cette fameuse suite !

 

"J'avais lu un jour un détail intéressant dans un livre sur le premier alunissage de l'homme, en 1969. A l'époque, affirmait le livre, certains des hommes et des femmes parmi les plus âgés, ceux nés au dix-neuvième siècle et assez vieux pour se rappeler le monde d'avant les automobiles et la télévision avaient eu du mal à y croire. Des mots qui dans leur enfance auraient relevé du conte de fées ("deux hommes ont marché sur la lune ce soir") étaient prononcés comme une déclaration de fait. Et ils ne pouvaient l'accepter. Cela dépassait leur sens du raisonnable et de l'absurde.
Maintenant, c'était mon tour.
Nous allons terraformer et coloniser Mars, avait dit mon ami Jason, et il ne souffrait pas de délire... du moins, pas plus que les dizaines de personnes intelligentes et puissantes qui semblaient partager sa conviction. C'était donc tout à fait sérieux, ce devait même être, à un niveau bureaucratique, un travail en cours. " (page 88)

 

"Elle voulait dire en fait qu'elle appartenait à un vague groupe de copines qui se transmettaient les noms d'hommes plus âgés (présentables, en général mariés) prêts à rémunérer généreusement une relation sexuelle mais terrifiés par la prostitution de rue. Giselle m'avait raconté cela avec les épaules redressées et une expression de défi, au cas où j'aurais été choqué ou dégoûté. Je ne l'avais pas été. Nous vivions les années Spin, après tout. Les gens de l'âge de Giselle suivaient leurs propres règles, pour le meilleur ou pour le pire, et les gens comme moi s'abstenaient de porter un jugement." (pages 127-128)

 

"(Jason, à son père E.D.:) Nous avons effectué le travail que nous avions besoin d'effectuer.
- Tu peux affirmer cela sans broncher ? A moi ?
- Je l'affirme parce que je le crois vrai.
- Cela n'a donc pas d'importance que j'aie passé ma vie à construire ce que tu viens de démolir ?
- De l'importance ? Jason y a réfléchi comme si E.D. avait posé une véritable question. En fin de compte, non, je ne crois pas.
- Mon Dieu, mais que t'est-il arrivé ? Quand on fait une erreur de cette importance...
- Je ne pense pas qu'il s'agisse d'une erreur.
- ... il faudrait en assumer la responsabilité.
- Je crois l'avoir fait.
- Parce qu'en cas d'échec, c'est à toi qu'ils vont le reprocher.
- J'en suis conscient.
- C'est toi qu'ils vont mettre sur le bûcher.
- Si on en arrive là.
- Je ne peux pas te protéger, a dit E.D.
- Tu ne l'as jamais pu, a répondu Jason." (page 403)

 


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Rédigé par davveld

Publié dans #Livres

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