Protestants en fête - Strasbourg 2009

Publié le 1 Novembre 2009

Ce week-end, je suis allé à Strasbourg. Les occasions étaient multiples: je ne me suis jamais arrêté dans la ville (hormis une heure, entre deux trains, en 2001); ma soeur Isabelle y est depuis septembre; et puis c'était la première édition de Protestants en fête, le premier rassemblement de tous les protestantismes français. Oui, parce que les protestants français ont beau ne pas être nombreux (bon, 4% de la population se dit "proche du protestantisme" selon l'IFOP), on est divisés en des dizaines de dénominations (rappel: il s'agit de la religion chrétienne, de la confession protestante... et en-dessous, on parle de dénominations). "Historiques" (réformés, luthériens...) ou plus "évangéliques" (baptistes, méthodistes, évangéliques de toutes sortes...), les occasions de se retrouver sont rares.



Protestants en fête
est donc d'abord une très belle initiative.


Ayant fréquenté pas mal des dénominations évoquées plus haut, je regrettais ces clivages: pour les "historiques", on a des rassemblements très intellos (et un peu poussiéreux, comme l'Assemblée du Désert, le 1er dimanche de septembre, dans les Cévennes); les "évangéliques", c'est plus festif (autour de Pentecôte, par exemple) mais pas toujours intéressant sur le côté spirituel. Dans une église évangélique, on n'annonce pas les événements des luthéro-réformés; pareil chez les "historiques", on est en-dehors des grosses fêtes organisées par d'autres. Dommage...

Protestants en fête se proposait de rassembler tout ce monde. Pari gagné, même si on imagine la difficulté de prévoir la programmation et l'organisation. Heureusement, Strasbourg et l'Alsace-Moselle sont des terrains de choix, du fait de la richesse (je ne parle pas de finances) des églises. Un vivier de bénévoles et de ressources, qui a bien fonctionné. Et le week-end a intégré des activités pour tous les goûts: expositions aux scénographies travaillées, débats sur des questions liées aux protestantismes mais surtout aux enjeux de société, concerts un peu partout le samedi en journée et au Zénith le soir; et un culte exceptionnel dans le même Zénith le dimanche matin.

Remplir les quasi-10000 places d'un Zénith, pour des protestants, c'est une belle performance.

Le samedi soir, la soirée musicale fut un temps fort, mais aussi une illustration que les manières de vivre sa foi sont très éloignées. Le public plus âgé a apprécié le jazz manouche, la chorale classique. Les jeunes ont beaucoup aimé le groupe punk-rock néerlandais (j'y reviendrais).
Moment de communion néanmoins autour du gospel: la belle histoire des Gospel Kids (le gospel qui "sauve" les gamins des cités alsaciennes), et l'excellente performance de Theresa Thomason, des "Lift up your voice" et du maître Marcel Boungou réunissent toutes les générations et c'est d'ailleurs lors de ces deux groupes que le Zénith sera plein (oui, on se compte souvent, parce que c'est tellement rare...); avant, il y avait de la place, et après, les "moins jeunes" ont fui.


Deux temps décalés, inégaux: le conte africain de Chyc Polhit, et l'électro-slam de Sodapop (sa performance est assez inhabituelle pour des gens comme moi pas très au fait de la scène chrétienne électro-slam, mais les textes sont très recherchés, la chorégraphie un peu savante... bref, ça aurait mérité un temps à part, parce que cela s'intégrait mal dans le reste de la soirée).
Dans le même concert, passer de Bach, Haydn, Haendel et Mendelsohnn à Django Reinhardt, puis aux standards du negro-spiritual, c'est déjà peu évident. Ca devient le grand écart quand on ajoute de l'électro-slam probablement trop "différent/novateur" (faisant littéralement fuir une part importante du public), et du punk-rock très commercial/boys band (on pense à Kyo...) pour (pré-)ados en délire, avec des messages aussi profonds que "Dites à vos amis et à vos proches combien vous les aimez". Tous ces publics n'en font décidément pas un, et je me prends à constater (un peu pessimiste) un fossé que les hommes ne semblent pas pouvoir combler (c'est dans ces cas-là que le Saint-Esprit est appelé à la rescousse).


Retour au Zénith le dimanche matin.
J'employais l'expression "remplir un Zénith pour les protestants"; pendant plusieurs jours, et jusqu'à après une demi-heure après l'heure théorique de début du culte, ce "remplissage" a fait l'objet de toutes les rumeurs et de pas mal de petits soucis. Un système de tickets insuffisant et une gestion curieuse des 500 derniers sièges illustrent là encore qu'on n'a pas l'habitude de ce genre de choses. On ne s'improvise pas une "mega-church" ! Oui, parce que l'image de ce Zénith plein pour un culte, ça rappelle les reportages télé sur les immenses églises américaines !
Le culte est incontestablement LE moment attendu par tous, et vu les enjeux, il a été plutôt une réussite. Côté chants, je les connaissais tous, du psaume du 17ème siècle aux chants du 20ème (on n'est pas allé plus récent), en passant par Taizé... Côté messages, l'exercice (trois messages courts par trois pasteurs sur trois textes) n'est pas le plus heureux, à moins que l'aspect "spectacle" ait un peu nui au recueillement nécessaire). Une Sainte-Cène a même pu être servie à toute l'assistance !
Pour faire simple, ce culte m'a plu dans sa dimension "événement", mais - en fidèle très exigeant que je suis - ne m'a pas franchement marqué sur le plan "enseignement"/"foi personnelle".

Bien sûr, "rassemblement" suppose retrouvailles. La galaxie protestante a beau être éclatée, on se connaît vite. Il y a les retrouvailles prévues, et tous ces connaissances qu'on croise après avoir perdu contact pendant des années. Ca fait plaisir ! Les stands dans la journée de samedi, et les deux événements au Zénith ont permis de saluer des têtes connues, d'échanger des nouvelles... On n'est jamais seul !

J'ai profité de Protestants en fête avec Isabelle, et elle m'a aussi fait découvrir la ville: la cathédrale, le centre-ville, la "Petite France". Le ciel bleu a tardé à apparaître, mais ca y est, j'ai enfin eu le temps de voir quelques lieux emblématiques de la capitale alsacienne !


Toutes mes (bonnes) photos du week-end en cliquant ici !



Pour en savoir plus:

Rédigé par davveld

Publié dans #Vacances, voyages

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M
<br /> Je crois que c'est la première fois que je vois des photos de Strasbourg, et cela semble très jolie. L'athmosphère qui s'y dégage est surprenante. On dirait une petit ville.<br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> De mon côté j'avais eu beaucoup de très bonnes impressions d'amis sur Strasbourg, l'à priori était donc positif (et je n'ai pas été déçu). C'est une ville à taille humaine, comme finalement pas<br /> mal de villes de province en France, avec un charme certain (la "Petite France"). Ravi de t'avoir donné un premier avant-goût. "Yapluka" l'ajouter à ta liste de<br /> lieux-sympas-qu'il-serait-bien-de-visiter. ;)<br /> <br /> <br /> <br />