Les Chèvres du Pentagone

Publié le 5 Avril 2010

Lundi 5 avril

Paris 1, UGC CinéCité Les Halles


LES CHEVRES DU PENTAGONE

De G. Heslov (USA, 2010)

 

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TELERAMA

 

Mon appréciation: 6/10

 

J'étais prévenu, mais je pensais que "dans la veine des frères Coen" ne voulait pas forcément dire "dans la veine de ce que je n'aime pas dans les films des frères Coen", comme le récent Burn after reading , avec, déjà, plein de stars au casting. Je me suis trompé. OK, c'est absurde - mais un peu à l'image de notre monde -, c'est parfois marrant voire très marrant, c'est bourré d'auto-dérision... Mais comme pour les frères Coen, le film semble ne pas être un prétexte, il n'a pas de fil, pas d'aboutissement.

 

Le scénario ? On instille le doute: "ce que vous allez voir est plus proche de la réalité que vous ne le pensez". Soit une unité spéciale de l'armée américaine qui effectue des recherches sur le paranormal et le parapsy pour trouver de nouvelles méthodes d'asseoir la suprématie US. "En prévenant les guerres", dans une approche très "peace and love" et hippie, à base de LSD et autres joyeusetés new age. Une unité quasi-oubliée jusqu'à l'invasion de l'Irak... durant laquelle on "réactive" les gourous, il est vrai qu'il y a des illuminés jusqu'au sommet de la chaîne de commandement...

 

Voilà. C'est donc déjanté, absurde (je l'avais déjà écrit mais c'est le qualificatif parfait), les acteurs s'amusent, comme les autres techniciens ayant bossé sur le film, et la qualité globale est donc plutôt bonne. Allez, un autre bémol, j'ai trouvé le personnage du journaliste assez mauvais. Problème de scénario (oui, l'idée était qu'il soit assez banal, fade, un peu poltron, mais il n'y a aucune profondeur alors que l'insignifiance peut être tellement riche...) plutôt que d'acteur.

 

Allez savoir pourquoi, je n'ai pas envie de revoir Les chèvres du Pentagone. Ca me donne la sensation d'un "film jetable": aussitôt vu, aussitôt oublié. Je regrette un peu ce que j'analyse comme un "manque d'ambition" du réalisateur, de faire un film plus structuré, plus fort, et qui ne serait pas forcément moins ou plus militant (car le scénario parle de lui-même)... Un film qui marque plus. Comment ? Je ne sais pas trop, mais je ne suis pas le réalisateur non plus ! Stanley Kubrick (Docteur Folamour) lui, l'a fait !