La tache, de Philip Roth

Publié le 23 Décembre 2009

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J'ai tenu ma promesse, je me suis accroché et ai repris la lecture de La tache, de Philip Roth. Comme pour Le dernier monde de Céline Minard, je pense que je rendrais plus justice au texte quand j'aurais pris le temps de le relire, sachant un peu de quoi il s'agit, et que je pourrais trouver un certain niveau de concentration pour mieux saisir ce qu'il se passe. C'est d'ailleurs une lecture particulièrement déroutante, parce qu'autant il m'est arrivé de lire 50 pages d'une traite et de bien aimer, autant ces passages étaient suivis de pages très laborieuses dont j'ai tout (ou presque) oublié...

Ma première critique concerne le découpage du texte. Il y a peu de chapitres (mais je venais de me rendre compte qu'en soi ce n'est pas rédhibitoire), mais surtout peu d'alinéas, de changement de paragraphes... alors que dans le même temps les disgressions, les changements de perspectives voire de narrateur se multiplient. On ne s'y retrouve pas... et c'est le deuxième reproche que je fais, probablement le plus embêtant car il explique beaucoup de mes difficultés à appréhender la temporalité de chaque passage, l'intrigue...

Philip Roth traite pourtant d'un sujet très intéressant, celui de l'impossibilité de ne pas prendre en compte le facteur "race/couleur de peau" dans l'Amérique de la deuxième moitié du vingtième siècle. Coleman Silk était le doyen respecté d'une université de Nouvelle-Angleterre. Un jour, s'étonnant des absences répétées d'étudiants, il demande à d'autres étudiants s'il s'agit de "zombies". Or les absents étaient Noirs. La calomnie se charge du reste. Humilié, blessé, ravagé, Coleman Silk abandonne son poste sur cette accusation infâmante de racisme. Sa femme meurt. Il prend pour maîtresse une femme de ménage de trente-quatre ans (lui en a soixante-dix): les conventions, très peu pour lui ! Mais Coleman Silk reste un homme qui veut se venger. Il se lie d'amitié avec Nathan Zuckerman, son voisin, qu'il charge de rédiger un livre sur son humiliation. Nathan, le narrateur principal dans La tache,  se prend au jeu et commence à découvrir qui est vraiment M. Silk. Les surprises sont nombreuses; et comme le lecteur le suit dans ses découvertes, il est logique qu'on soit parfois déconcerté. Des vétérans du Vietnam à l'affaire Lewinski, en passant par les guerres sauvages des milieux universitaires, avec en trame de fond les droits civiques, les discriminations, Philip Roth décrit une société étatsunienne éloignée du mythe du melting-pot.

La tache me semble donc un roman s'appuyant sur une thématique forte, mais d'accès bien trop difficile. J'affinerais ou modifierais cet avis dans quelques mois/années après une seconde lecture...



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Rédigé par davveld

Publié dans #Livres

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