Jesus Camp

Samedi 21
Paris 19, MK2 Quai de Loire

JESUS CAMP
De H. Ewing (USA, 2006)

FICHE CINEFIL

Mon appréciation: 16/20

Je vous avais parlé de l'efficace (car inquiétante) bande-annonce. J'ai voulu me rendre compte, et mes impressions sur ce documentaire sont plurielles.

D'abord, en tant que Français baignant dans notre laïcité, où la religion est une affaire privée. Moi-même pratiquant, je suis membre d'une paroisse très "libérale" c'est-à-dire "sécularisée". Je suis donc évidemment scandalisé par cet embrigadement d'une jeunesse américaine. La sincérité des pasteurs, des parents et des enfants est désarmante et prête à rire à de nombreuses reprises: quand la pasteure en charge des enfants se compare avec les kamikazes palestiniens, quand une gosse prie pour faire un strike au bowling, quand une flopée de pasteurs prie pour que les micros, les Powerpoints, etc. ne deviennent pas des instruments du diable pendant leur "camp évangélique", etc. On rit moins quand il s'agit de se mêler d'éducation (ah, le débat darwinisme-évolutionnisme vs créationnisme-Intelligent Design !), de nomination de magistrats (à la Cour Suprême) et bien entendu des "pro-Life" (c'est-à-dire les ennemis de l'avortement).

Mais aussi, ami d' "évangéliques" et ayant participé à des camps pour les jeunes chrétiens (enfin, pas aussi jeunes, mais quand même), je me dis "ne jettons pas le bébé avec l'eau du bain". Parce que ce documentaire, au demeurant très "sobre" dans sa présentation, ne parle que de certains Américains, d'un certain courant (les pentecôtistes, cf. Wikipedia)... Bref, il ne s'agit pas pour moi de prendre parti pour l'indéfendable, mais de rappeler qu'il faut proportions garder (or "Jesus Camp" agrège un petit peu tout à la fin, en disant qu'il y a 80 millions d'évangéliques aux States, ce qui est peut-être vrai, mais laisse supposer que tous sont comme ceux qui sont suivis à ce camp...). Parce que l'amalgame est le début de l'incompréhension, puis de l'absence de dialogue, même avec les "modérés".