Bienvenue à Z. et autres nouvelles de l'Est

Publié le 5 Septembre 2009


Au Salon du Livre, j'avais passé pas mal de temps sur le stand des Editions Noir sur Blanc, principale maison d'édition des auteurs d'Europe centrale et orientale en langue française. J'avais notamment acheté ce recueil de seize textes d'autant d'auteurs (russes, baltes, polonais, tchèques, serbes...), qui avait été publié à l'occasion du vingtième anniversaire des éditions. J'ai globalement eu un peu de difficultés à accrocher aux textes proposés. Je suis aussi interrogatif, voire sceptique, sur ce qui "rassemble" ces textes. Certains néanmoins m'ont bien plu.

  • Un petit homme, de Fiodor Sologoub (traduit du russe, début du 20ème siècle)

Une fable marrante sur un homme qui voulait faire rétrécir sa femme et se mit lui-même à rétrécir.

  • La dernière goutte, de Mikhaïl Kouzmine (traduit du russe, début du 20ème siècle)

Un homme très ordonné et impassible désespère ses proches par son apparente insensibilité. Bof.

  • Le verre, de Guennadi Gor (traduit du russe, milieu du 20ème siècle)

Court texte, mais riche réflexion sur la "schizophrénie" entre l'artiste et son oeuvre.

  • Histoire d'une laitière cupide, de Mikhaïl Zochtchenko (traduit du russe, milieu du 20ème siècle)

A nouveau une fable, sur une laitière qui voulait gagner de l'argent en présentant son mari à une de ses clientes en recherche d'un époux correct.

  • Une infinie pureté, de Eriks Adamsons (traduit du letton, milieu du 20ème siècle)

Un autre maniaque, ici de la propreté, est confronté à un dilemme: alors qu'un enfant est victime d'un accident dans une espèce de décharge, doit-il le sauver, ou garder sa propreté alors qu'il doit rencontrer sa fiancée ?

  • Le printemps à Paris, de Andrzej Bobkowski (traduit du polonais, milieu du 20ème siècle)

Le Paris de Sartre et les autres grands noms de la deuxième moitié du siècle. De très bons paragraphes, notamment sur la mentalité française (un peu dans la veine des "A year in the merde" et autres étrangers qui nous observent). Le dernier paragraphe invite à la "réflexion":

"L'une des certitudes les plus essentielles, c'était la France, la confiance qu'elle avait en elle-même. L'Europe était son miroir. Désormais, la France ne peut se refléter nulle part, elle cherche l'Europe. L'Europe cherche la France et elles n'arrivent pas à se retrouver. Elles se poursuivent autour d'un panneau de réclames qui leur sont étrangères, écrites dans des langues qu'elles ne comprennent pas."

  • Le petit chat, de Slawomir Mrozek (traduit du polonais, fin du 20ème siècle)

Un fêtard recueille un petit chat. Quand le fêtard boit trop, c'est le chat qui a la gueule de bois, et c'est pareil pour tous les méfaits que commet l'homme. Sa conscience et sa santé sont préservées... mais le chat tiendra-t-il ? Bizarre.

  • Chronique de la maison volante, de Zygmunt Haupt (traduit du polonais, milieu du 20ème siècle)

Des souvenirs autour d'une maison. Je n'ai pas accroché du tout.

  • L'attestation, de Svetlana Schönbrunn (traduit du russe, fin du 20ème siècle)

Un homme veut entrer quelque part, il aurait un rendez-vous. Il doit patienter avec un couple, à qui il confie qu'il sort de prison. Pour combien de temps ? (Et non, il ne s'agit pas de récidive). Un texte déconcertant mais pas déplaisant.

  • Cracovie, de Jerzy Pilch (traduit du polonais, fin du 20ème siècle)

1980, Cracovie. Un homme veut devenir écrivain. S'il ne parlait pas d'une résidence universitaire où j'ai dû habiter, le texte ne m'aurait pas plus marqué que cela !

  • Chouette papa, maman fume !, de Janusz Anderman (traduit du polonais, fin du 20ème siècle)

Un texte absurde.

  • Un papa mécanique, de Ljubica Arsic (traduit du serbo-croate, fin du 20ème siècle)

Des gens se croisent et discutent dans un bar. Sans intérêt.

  • Laocoon, de Mikhaïl Veller (traduit du russe, fin du 20ème siècle)

Probablement ma nouvelle préférée du recueil. Où un directeur d'école, censeur zêlé, soumet une scuplture exposée devant son école à toute une série de modifications, devenant la risée du quartier. Un texte corrosif contre tous les illuminés de la "morale" (idéologues ou religieux de tous poils), au mépris de l'art.

  • Les cryptogrammes, de Ivan Kraus (traduit du tchèque, fin du 20ème siècle)

Dans un régime non démocratique, il faut parfois parler par allusions, utiliser des métaphores, des pseudonymes. Il faut aussi manier avec précaution ces outils...

  • Bienvenue à Z., de Mikhaïl Chichkine (traduit du russe, fin du 20ème siècle)

Plusieurs récits emmêlés, qu'on ne peut démêler car les pistes sont brouillées. Dommage.

  • L'hiver, de Andrzej Stasiuk (traduit du polonais, fin du 20ème siècle)

Il fait nuit, un chasse-neige passe. Dans une ferme, l'activité ralentit; ténèbres et rigueur du climat appellent à une économie de gestes, chacun ayant alors plus d'importance. La neige bloquera-t-elle l'équipe de vaccination des animaux, qui doit passer ? Et faudra-t-il vraiment payer 10 zlotys pour chaque animal, sans avoir le choix ?


Pour en savoir plus, le site éditeur (d'habitude excellent, trop succinct sur cet ouvrage)

Rédigé par davveld

Publié dans #Livres

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