Juno
Publié le 11 Février 2008
Dimanche 10
Paris 13, MK2 Bibliothèque
JUNO
De Jason Reitman (USA, 2007)
Mon appréciation: 8/10
Les critiques et les internautes étaient plutôt unanimes (c'est juste là que dans les comm' je vais avoir un contradicteur, mais tant mieux), Juno est un excellent film. Le problème devant un tel
enthousiasme, c'est qu'on s'attend en effet à quelque chose de formidable, et que parfois on est déçu, c'est juste bien. Pas mauvais, mais juste bien. Heureusement, cette fois-ci, pas de
déception. La salle était d'ailleurs pleine, elle et moi nous sommes dits que nous n'étions pas les seuls à avoir eu la même idée !
Juno a 16 ans, et lors de sa "première fois", elle tombe enceinte. Avec un tel pitch, on est sûr de tomber dans le mélo. Eh bien non. Pas une seconde. C'est l'un des tours de force du film. C'est
léger, rafraîchissant. Des dialogues vraiment géniaux (enfin il y avait beaucoup de slang en VO, mais les sous-titres semblaient bien rendre les réparties incroyables de Juno), des personnages
très attachants et interprétés avec beaucoup de justesse, un humour efficace, une bande-son très bien choisie...
Quelques séquences parmi d'autres: en beaucoup moins terrifiant que dans Jesus Camp, une camarade de Juno manifeste son opposition
à l'avortement devant le centre du planning familial et fait reculer son amie en mentionnant les ongles des foetus; le téléphone en forme de hamburger qui doit être secoué pour fonctionner; Juno
qui soupire devant son père en expliquant, quasi-verbatim "être confrontée à des problèmes qui dépassent sa maturité"; les parents adoptifs confrontés au choix des couleurs des murs pour la
chambre de l'enfant à naître; le père biologique, enfin, encore un gamin, et ses Tic-Tac à l'orange.
On sourit, on rit en permanence. De nombreux sujets graves sont pourtant abordés (ils sont incontournables): l'avortement, la recherche d'un enfant à adopter, la recherche d'une famille idéale,
les familles recomposées, et j'en passe. Je me répète, c'est vraiment une prouesse de ne pas tomber dans le sérieux ou le larmoyant.
La comparaison faite par beaucoup -notamment sur les affiches dans le métro parisien- (et rejetés par d'autres) avec Little Miss Sunshine est en effet peu convaincante. Certes, il s'agit de cinéma américain indépendant, qui parle de la classe moyenne sans
misérabilisme, avec beaucoup d'humour. Mais les deux films sont bien différents. Avis donc à ceux qui n'avaient pas adoré Little Miss Sunshine, comparaison n'est pas raison, et vous aimerez Juno
!